La nouvelle vague du trafic de cocaïne apparaît derrière le doublement historique des saisies en 2024

XAVIER LISSILLOUR Les agents du renseignement douanier sont lancés sur la piste du Dahu depuis déjà plusieurs semaines quand,à l’entrée du golfe de Gascogne,il leur apparaît enfin,en flammes,comme une torche posée sur l’eau. Le patrouilleur des douanes Kermorvan s’approche alors de ce voilier de plaisance battant pavillon polonais,pour procéder d’urgence à un arraisonnement,qui se transforme en opération de sauvetage.

Ce 23 mai,le Dahu,parti de Guadeloupe cinq semaines plus tôt à destination de l’Europe,brûle,non sans avoir livré une partie de ses secrets : ses deux marins,rescapés de l’incendie volontaire (un Espagnol et un Belge),vont mener les enquêteurs sur la piste d’un réseau de narcotrafiquants galiciens ; et des 406 kilos de cocaïne qui constituaient sa marchandise.

La cargaison illicite du voilier,récupérée selon un scénario peu commun,abonde le bilan historique des saisies réalisées au cours de l’année. Selon les données des services de police et des douanes,près de 50 tonnes de cocaïne ont été récupérées et incinérées ces douze derniers mois,soit plus du double de l’année 2023 (23,2 tonnes). Auditionné au Sénat le 20 novembre,Louis Laugier,le directeur de la police nationale,indiquait que 44,8 tonnes avaient déjà été saisies à cette date,ajoutant que les interceptions d’amphétamines et de méthamphétamines étaient également en hausse de 33 %.

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